Le Fascia Research Group, a créé une définition à référence universelle : le fascia est « un tissu conjonctif omniprésent dans le corps humain. Il forme une matrice qui sert de support à tout l’organisme. Les fascias interpénètrent et entourent tous les organes, les muscles, les os et les fibres nerveuses ».

Selon le Dr Jean-Claude Guimberteau, chirurgien plasticien à Bordeaux (fondateur du Centre d’urgences de la main et de l’Institut aquitain de la main, spécialiste en chirurgie de reconstruction par transplants microchirurgicaux) « le fascia est le réseau fibrillaire, continu, sous tension qui existe à l’intérieur du corps, depuis la surface de la peau jusqu’au noyau de la cellule... mobile, adaptable, fractal et irrégulier, il constitue l’architecture structurelle fondamentale du corps humain. Cette architecture fibrillaire est conçue pour permettre une mobilité interne maximale de tous les organes dans toutes les directions et pour s’adapter, en se déformant, à toutes les contraintes imposées au corps humain. La continuité tissulaire est quant à elle garante de l’unité fonctionnelle grâce au maintien de la forme corporelle et de son intégrité ».

Les fascias, aussi parfois appelés "aponévroses", sont constitués :

• d'eau à 60% ;
• d'une substance de base transparente et gélatineuse composée de protéoglycanes : un assemblage complexe de protéines et de glucides, des sortes d'éponges qui retiennent l'eau dans les fascias, les maintenant souples et hydratés (acide hyaluronique, chondroïtine sulfate et glucosamine) ;
• de fibres de collagène, une protéine très résistante, et d'élastine, une protéine à la fois solide et élastique, capable d'être étirée et de reprendre sa forme originelle après étirement ;
• de cellules spécifiques appelées fibroblastes ;
• de globules blancs.

Les fascias sont également vascularisés et richement innervés. Leur masse totale est d’environ 20 kg chez un individu adulte.

Vous connaissez probablement déjà certains fascias :

• Le péritoine est l'enveloppe fasciale entourant les viscères ;
• Le péricarde, celle qui entoure le cœur;
• La plèvre enveloppe les poumons ;
• Les méninges sont les fines membranes entourant le cortex cérébral ;
• Enfin les ligaments et les tendons assurent une continuité entre les os pour les uns et entre les os et les muscles pour les autres.

Les fascias ont maintenant leur atlas anatomique propre et font, depuis quelques années, l’objet de nombreuses recherches au niveau scientifique et médical. On leur a notamment découvert des fonctions dans :

• Le soutien et la protection des muscles et des organes. Ils participent ainsi dans le maintien de la posture et la contention des organes, mais aussi en tant qu'amortisseurs et répartiteurs des forces que notre corps génère lors du mouvement et des efforts statiques ;
• Le mouvement et le glissement des différentes structures du corps entre elles ;
• La nutrition des cellules et la défense de l’organisme. Ils peuvent notamment se spécialiser selon les besoins pour augmenter l’épaisseur du tissu conjonctif, aider à réparer tendons et ligaments et former du tissu cicatriciel;
• La proprioception (perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps dans l’espace) ;
• Leur rôle dans la communication nerveuse de la douleur. Des chercheurs ont ainsi de démontré que les fascias contiennent plus de nocicepteurs (récepteurs nerveux de la douleur) que les muscles. La recherche a montré que le fascia était plus sensible à la douleur que le muscle ou la peau et, selon Andreas Schilder, créateur de l'International Association for the Study of Pain (IASP), qu'il était la seule structure à solliciter la part émotionnelle de la douleur.

Ainsi, les fascias sont très réactifs et sensibles à toutes les perturbations : chocs ou traumatismes physiques ou psychologiques, intervention chirurgicale, position assise prolongée, gestes répétitifs, stress… Ils peuvent se rigidifier, se rétracter à la moindre agression et perdent ainsi en plasticité et en élasticité. Les adhérences ou nœuds ainsi formés peuvent créer de l'inflammation, entraver la circulation du sang et des flux nerveux et perturber le fonctionnement du corps. Ces déséquilibres peuvent entraîner à terme des pathologies et des douleurs diverses.

Cette réactivité et cette sensibilité des fascias constituent néanmoins une force car cela implique que l'on va pouvoir agir sur eux dans une certaine mesure :

• Une alimentation équilibrée, une hydratation adéquate et un sommeil réparateur vont venir nourrir et soutenir les fascias en profondeur ;
• Le mouvement sous toutes ces formes, des formes les plus douces – marche, danse, yoga, pilates, qi gong, wutao, munz floor – aux formes plus intensives, pourvu qu'elles soient réalisées de manière progressive et mesurée : natation, jogging, cardio, sports collectifs... ;
• Les massages et modelages vont permettre d'activer le plan superfiel des fascias qui enveloppent les muscles ;
• Les thérapies manuelles des fascias telles que la Fasciapulsologie vont contribuer à rétablir de la souplesse, de la circulation, du mouvement dans les tissus en profondeur et in fine, un mieux-être global.